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Bioproduits Roquette parie sur le pois et l'algue pour préparer l'après-pétrole

Roquette, l'un des leaders mondiaux de la transformation des matières premières agricoles, a déjà parié sur l'après-pétrole et met au point les produits alimentaires, cosmétiques ou pharmaceutiques de demain avec sa nouvelle chimie végétale.

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"En 2008, le ratio entre les cours du blé et du pétrole s'est établi à un à trois. C'est historique. Malgré une baisse du prix du pétrole, le ratio reste très intéressant", a expliqué le Pdg Marc Roquette, lors d'une visite de presse au siège du groupe - qui célèbre son 75e anniversaire - à Lestrem (Pas-de-Calais). Seul ou en partenariat avec d'autres groupes industriels et des organismes scientifiques, dont le Cnrs, Roquette a lancé ces dernières années plusieurs programmes de recherche et développement sur la chimie végétale.

A lui seul, le programme "Biohub", consacré au développement de polymères "propres" (biosolvants, bioliants, biofluxants...), représente 90 millions d'euros d'investissements. "Nous sommes convaincus d'être engagés sur des marchés très porteurs pour nos matières premières traditionnelles", affirme Jean-Marc Willefert, directeur Europe de Roquette. "C'est le cas par exemple pour le remplacement du latex, dérivé du pétrole, par les produits amylacés (de l'amidon, extrait des céréales, ndlr), utilisables dans le secteur papetier", ajoute-t-il. Roquette affirme "soutenir l'objectif des Etats-Unis de mettre en place à l'horizon 2030 dans le secteur de la chimie un objectif de 25% de substitution des matières fossiles par des matières premières renouvelables d'origine agricole". Maïs, blé, pomme de terre, pois entrent déjà dans la composition de milliers de produits alimentaires (laits pour bébés, confiserie, aliments pour animaux), pharmaceutiques (sirops, gélules) ou industriels (colles, résines, vernis).


Roquette, un des leaders mondiaux de la
transformation de matières premières
agricoles(© Terre-net Média)
Et les chercheurs de Roquette ont ajouté à leur menu les végétaux aquatiques (programme "Algohub"). Le groupe a racheté en janvier 2008 une société allemande, BPS (Bioprodukte Prof. Steinberg) qui exploite un "photobioréacteur", lacis de dizaines de kilomètres de boyaux sous serre où sont cultivées des microalgues. Ce dernier n'est encore qu'un projet-pilote mais Roquette souligne vouloir associer son activité de recherche à la production en rachetant à moyen terme "deux ou trois sociétés". Sur le site de Lestrem, un nouveau laboratoire de biotechnologies est en construction. Une quinzaine de chercheurs seront recrutés chaque année d'ici 2013/2014.

Groupe familial fondé en 1933, Roquette se présente comme le numéro 4 mondial de l'amidon et le premier producteur de polyols, qui entrent dans la composition de vitamine C, de dentifrices ou du chewing-gum sans sucre. Il conçoit et commercialise également des composés pour la papeterie, des fibres, du bioéthanol... Au total, quelque 650 références pour 6 millions de tonnes de matières premières agricoles transformées chaque année. Roquette compte 6.200 collaborateurs, dont 250 chercheurs et techniciens. Ses sites européens emploient 4.700 personnes, dont 3.600 en France (3.000 sur le seul site de Lestrem, hors prestataires extérieurs).

A lire également pour en savoir plus sur le groupe Roquette :

Transformation - Roquette, 4e producteur mondial d'amidon

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